Le chapiteau de Marc Saizonou

42 - Chapiteaux

L’auteur

42 - Portrait

Comment  suis-je tombé dans la marmite de l’écriture ?

L’écriture m’a d’abord permis de lutter contre ma timidité, ou plutôt de mieux la supporter. En effet, j’avais du mal à prendre la parole en public. A défaut d’exprimer oralement mes idées, j’ai progressivement adopté le subterfuge de les coucher sur papier. A mon entrée au collège, j’avais déjà un cahier dans lequel je mettais mes réponses aux questions de mes enseignants et ma contribution aux échanges avec mes copains. Attention, il ne s’est pas agi d’un journal intime, bien au contraire, je le laissais trainer pour permettre au plus grand nombre de le lire.

Progressivement, le besoin de compléter la réalité que je racontais par celle que j’aurais espérée, a grandi en moi. Ainsi sont nés mes premiers récits, plusieurs dizaines d’années avant ma toute première publication : « Une si belle et grande âme » en 2001, un roman de société, mon genre littéraire de prédilection. J’ai commis une infidélité au roman avec « Une femme de trop à la DRH », recueil de nouvelles paru en 2014.

 

Pourquoi écrire ?

Pour tenter de changer le monde ? Je n’ai pas cette prétention. Pour le décrire et le raconter ? Oui, il y a un peu de cela. Ecrire pour décortiquer la société et faire l’autopsie des règles qui régissent les rapports humains. J’ai une passion : le jeu. Jouer avec les chiffres et les lettres. Jouer avec les subtilités et les finesses de la langue. Jouer avec les non-dits et les sous-entendus des expressions de la langue française.
J’ai une conviction : les préjugés sont nuisibles aux relations humaines. Ils sont ravageurs pour la cohésion sociale. Les œillères sont dévastatrices pour le dialogue entre les cultures. Le seul parti-pris devrait être celui de la curiosité de l’autre et de la tolérance.
Mettre ma passion au service de ma conviction est le leitmotiv qui sous-tend ma démarche littéraire.

Le livre

42 - Couverture

Mon dernier roman : Détournement de Rêve

L’idée du « Détournement de rêve » m’a été suggérée par Nadine Kay, une amie artiste illustratrice. Je l’ai rencontrée quelques semaines après le vote du Brexit. Nadine est une anglaise, mariée à un Français. Ils vivent au Luxembourg. Elle m’a fait part de son désarroi face au choix de ses compatriotes et de l’incertitude générée par ce résultat. Comment en est-on arrivé là ? L’idée de ce roman venait de voir le jour. En voici un résumé :

Sandy  est française et Richard est britannique. Ils se sont connus en Espagne dans le cadre du programme Erasmus. Ils habitent à Arlon en Belgique et travaillent au Luxembourg. Ils passent les week-ends à Strasbourg ou à Londres chez leurs parents. Ils sont mariés depuis une vingtaine d’années et ont deux grands adolescents. Ils mènent une existence tranquille et heureuse. Rien ne semble en mesure de venir à bout de leur bonheur jusqu’au mois de février 2016 quand David Cameron, alors Premier ministre anglais, annonce la tenue d’un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

En attendant les résultats du scrutin, les différents personnages affûtent leurs armes tout en essayant de brouiller les pistes. Pour certains, tout est prétexte au jeu. Mais voilà, jouer, c’est prendre le risque de perdre surtout quand des mains invisibles distribuent ou dissimulent des cartes. Le manipulateur n’est jamais sûr de ne pas être la victime de son propre piège. Personne ne pouvait afficher la moindre certitude sur la vérité des urnes. Vouloir faire le bonheur du peuple contre sa volonté est tout aussi illusoire que de s’en remettre au bon sens pour corriger les effets de l’usure du temps sur nos sentiments.

Le Brexit a été un coup de tonnerre aussi ahurissant qu’imprévu. Marquera-t-il le début de la fin de la construction européenne ? Nul ne peut l’affirmer. Le libre choix des Britanniques a ouvert une période d’incertitudes dont personne ne peut présager de l’issue. Marc Saïzonou ne se risque pas à nous apporter une réponse. Il nous montre en revanche que la grande Histoire dissimule parfois une myriade de petites aventures personnelles, infiniment plus passionnantes, et encore plus haletantes, comme celles de Sandy et de Richard.

Autres livres

42 - Livre 2

Une si belle et grande âme

L’une est une jeune étudiante mauritanienne qui arrive seule en France pour y suivre un cursus d’ingénieur; l’autre foule le sol du Bénin pour la première fois afin de prendre la tête de l’association « Les enfants au futur ». Et dans les deux cas, ce qui se joue, c’est la confrontation à l’inconnu, les questionnements, les étonnements, la recherche de nouveaux repères sans toutefois saboter ses propres fondations. Pourtant, ce n’est pas un double portrait que donne à lire Marc Saïzonou; plutôt les deux facettes d’une femme, AM, à quelques années de distance, intègre, fidèle à elle-même, preuve que l’expatriation peut être l’occasion d’un savant dosage entre écoute de l’Autre et capacité à demeurer soi-même.
Les poncifs ne font pas long feu sous la plume de Marc Saïzonou qui nous entraîne dans les pas d’une femme musulmane qui déroge à tous les stéréotypes. Pas de soumission, pas de silence, pas de sacrifice… Non, aucun de ces a priori chez cette héroïne qui porte en elle, intacts, son identité et son amour-propre, qui associe subtilement tradition et modernité et qui s’incarne dans un roman placé sous le signe de la probité envers soi et autrui.

42 - Livre 3

Fragile créature que l’homme, ainsi que le démontre la mort accidentelle de Dave sur son lieu de travail qui laisse sa femme Sandra comme anesthésiée…

Etonnante créature aussi qui, par-delà la mort, peut aider d’autres à poursuivre leur vie. Aussi Sandra souscrit-elle au souhait de son mari qui désirait faire don de ses organes…

Un geste généreux de la part du défunt qui ne laisse pas de questionner, sur l’instant et longtemps après les survivants. Quand Sandra croit reconnaître, dans le regard d’un inconnu, les yeux de son époux, ce récit prend une tournure inattendue et pleine de suspens.

Une œuvre romanesque engagée et civique, mais aussi un récit psychologique sur le processus de deuil. Ces deux dimensions coexistent pleinement et intensément dans ‘A la recherche de Dave’.  Une œuvre sensible mais jamais mélodramatique, dont on ressort bouleversé et plus que jamais conscient de la valeur de l’existence. La tristesse n’est pas de mise car cette enquête quasi-policière est un plaidoyer pour la vie.

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