Le chapiteau de Françoise Tarrade

Chapiteau

L’auteure

Portrait

Professeure d’anglais à la retraite, j’ai écrit plusieurs romans qui sont restés dans mes tiroirs jusqu’à ce qu’un jour, il y a quelques années, je fasse la connaissance d’André Léo. Cette femme extraordinaire m’a impressionnée par son énergie et l’abondance de ses écrits, mais surtout j’ai été absolument abasourdie de n’avoir jamais entendu parler d’elle auparavant. Enquête faite, je me suis aperçue qu’elle avait été redécouverte à la fin des années 1970 par des chercheurs et chercheuses. Quelques-uns de ses ouvrages avaient été réédités et je les ai lus avec plaisir. Ils étaient tout à fait comparables aux romans de George Sand ou Hector Malo. Ce silence sur une figure si marquante de la région m’est apparu comme une injustice.  J’ai tout de suite eu envie d’en savoir plus et de décrire le parcours de sa vie mouvementée pour la faire connaître au-delà du cercle des historiens et historiennes. J’ai rejoint l’Association André Léo, basée à Lusignan dans la Vienne. Grâce aux membres de l’Association tous fervents défenseurs de l’œuvre d’André Léo, j’ai pu avoir énormément de renseignements sur elle et j’ai bien sûr consulté ses archives conservées à l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam. J’ai pu ainsi rédiger ce récit biographique qui je l’espère contribuera à la faire mieux connaître.

Le livre

Le livre

André Léo, romancière, journaliste engagée et essayiste, est une femme remarquable du 19e siècle. Pourtant, ce pseudonyme masculin de Léodile Béra, n’est vaguement familier qu’à ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Commune de Paris. Née dans la moyenne bourgeoisie de province, elle passe les 27 premières années de sa vie dans une petite ville du Poitou. Observatrice et cultivée grâce à son père, un libre-penseur inspiré par la Révolution Française, elle se rend vite compte de l’état déplorable de la société. Les paysans pauvres sont victimes de conditions de vie misérables et même de famines. La charité chrétienne dont fait preuve sa mère ne lui semble pas suffisante pour régler les problèmes des plus démunis. Mais comment agir efficacement quand on vit à la campagne ? Les filles de la bourgeoisie ne sont pas censées travailler. Elles ne doivent avoir qu’un seul but : se marier et faire des enfants. Léodile préfère lire les journaux que son père achète et se met très vite à écrire. Puis un jour, elle trouve la solution pour échapper à son destin. Cela la conduira en Suisse où elle épouse Grégoire Champseix, un journaliste exilé, ami de Pierre Leroux. Elle met au monde des jumeaux, Léo et André. De retour d’exil, le couple s’installe à Paris où elle deviendra célèbre grâce à ses romans. Elle milite pour le droit des femmes et surtout pour leur éducation, totalement inexistante à l’époque. Son mari meurt et il lui faut subvenir aux besoins de ses enfants. Elle devient journaliste, participe aux réunions publiques et fait la connaissance de Benoît Malon.

Elle s’est réjouie de la chute du Second Empire et de l’instauration de la République aux côtés de Louise Michel. Le destin la rattrape lors de la Commune, à laquelle elle croit et participe en s’occupant d’un journal dans lequel elle écrit de nombreux articles pour inciter les femmes à participer aux côtés des hommes à la défense de leur idéal. Son esprit d’analyse lui permet cependant de faire la part des choses. La Commune ne résiste pas à l’assaut des troupes versaillaises et la répression est féroce. Elle doit s’exiler. La Suisse à nouveau puis l’Italie. Son nom va progressivement s’effacer des mémoires même si elle continue à publier des feuilletons dans la presse progressiste. D’une écriture élégante, ses feuilletons mettent en scène les gens de son époque et font une large place aux femmes de tous milieux. Ce sont essentiellement des romans de mœurs avec un regard de femme sur ses héroïnes. Elle écrit aussi quelques romans historiques dont l’un Le Père Brafort vient d’être édité aux Presses Universitaires de Rennes. Pourquoi ne sont-ils pas passés à la postérité. Les éditeurs étaient tous des hommes et l’époque était réactionnaire, deux handicaps qui jusqu’au milieu du 20e siècle, ont empêché que ses livres soient réédités.

André Léo mérite pourtant que l’on se souvienne d’elle et que l’on connaisse ses écrits.

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