Le chapiteau de Catherine Mosele - Le livre sur l’APAC

L’auteur est née au cœur d’une vallée Mosellane qui porte encore les stigmates d’une industrialisation galopante menée tambour battant.

Une enfance heureuse, où la lecture tient une bonne place, notamment les contes et l’oeuvre de Colette lui transmettent très tôt l’amour des animaux . Elle mène une existence paisible et fréquente l’école communale d’un village relativement préservé.

Baccalauréat en poche, elle choisit la psychologie, délaissant sa première intention d’étudier la biologie. A l’université, elle se passionne pour « La psychanalyse des contes de fées » de Bruno Bettelheim et la psychologie des profondeurs de Carl Gustav Jung.

Les maux du corps exprimant les tourments de l’âme, elle poursuit des études paramédicales et exercera finalement la profession de kinésithérapeute.

Devenue mère de deux jeunes enfants, cette période marque un arrêt professionnel momentané. La musique, les voyages et la découverte tiendront une place importante dans les loisirs et la vie familiale.

Elle reste cependant fidèle à ses centres d’intérêts, poursuivant des lectures axées sur les sciences humaines et l’ethnologie de la santé. Elle reprend parallèlement des études universitaires et obtient un diplôme de sciences sanitaires et sociales.

Quelques années passées à côtoyer des enfants et des adolescents en tant qu’enseignante lui donneront l’élan d’œuvrer en faveur de l’éducation thérapeutique. C’est auprès d’enfants porteurs de handicap qu’elle reprendra la pratique de la kinésithérapie.

Animée par une recherche de l’équilibre, elle s’initie à diverses techniques corporelles qui ont à cœur d’harmoniser l’unité corps-esprit. La pratique du yoga, du qi cong et la sagesse contenue dans ces pratiques ancestrales enrichiront sa démarche d’évolution personnelle.

L’auteur allie désormais une activité d’écriture à un cheminement spirituel singulier .

Dans un village niché au confins d’une vallée minière, les jardins ouvriers dessinent des ilots de verdure parmi des cités aux maisons identiques. Les enfants jouent encore librement dans les rues et la nature environnante.

C’est dans ce contexte que l’on revisite l’âme enfantine en compagnie de Tatiana qui ressent, observe, analyse et Judith, qui éprouve, s’exprime et réagit.

A travers leur amitié qui se déploie pendant la période faste des trente glorieuses, le lecteur est amené à considérer en filigrane des aspects sociétaux en résonance avec l’époque actuelle: l’exil pour un avenir meilleur et la transformation de la valeur « travail ». On y retrouve des références au foisonnement musical propre à l’ambiance et au lyrisme d’une époque révolue porteuse des utopies les plus inspirantes.

Ce livre nous convie également à un voyage intérieur. Les ressentis qui refont surface témoignent de l’impact d’empreintes émotionnelles vibrantes.

Face aux aléas de la vie, l’apparente dualité des liens affectifs tissés dans l’enfance prend un autre éclairage au fil du récit. Avec les questionnements de Tatiana qui doute et se cherche, les réponses tranchées de Judith solide et sûre d’elle, apparaît alors la question de la résilience .

Ce regard grave et bienveillant projeté sur les conditionnements inconscients qui façonnent l’âme humaine, laisse transparaître l’élan vers une quête de soi laissée en suspens.

Empreint de sensibilité et d’ espoir, ce roman convie le lecteur à envisager un avenir où la vulnérabilité de notre humanité prend une coloration plus lumineuse.